Je Marche donc Je Suis

Eloge du mouvement

S’il y une chose positive qui m’est resté de ma “période trouble” (voir ICI), c’est le goût du mouvement en général et celui de la marche à pieds en particulier.
J’utilise le terme mouvement non “l’exercice physique” parce que dans le mot exercice il y a une connotation contraignante qui ne s’applique pas ici.
Si je me suis contrainte jusqu’au dégoût à la pratique de certains sports pendant cette période, j’ai au contraire toujours pris plaisir à marcher.
C’est en marchant que j’ai appris à éprouver et à apprécier la sensation de mouvement de  mon corps.J’ai souvent lu que la marche est à la fois l’activité physique la plus naturelle et la plus complète pour l’être humain.
Et de fait, si on est à l’écoute de ce qui se produit, on s’aperçoit que c’est vraiment tout le corps est mis en mouvement, qu’une grande partie des muscles est sollicitée par le le mouvement de balancier des bras et des jambes opérant cette synchronisation parfaite entre le haut et le bas.Et là est toute la magie, une magie toute simple qui nous permet d’avancer, et cela sans même que nous ayons à y réfléchir ni même à y penser.
Chaque fois que je marche, je réalise la chance d’avoir un corps en parfaite santé, d’être en pleine possession de mes capacités motrices, d’avoir mes deux bras et mes deux jambes et de pouvoir les actionner sans douleur, de pouvoir pratiquer cette activité tellement simple et naturelle qui n’est pourtant pas ou plus à la portée de certains d’entre nous.
Alors pour ma part, je profite de cette chance au maximum.Je ne manque pas une occasion de marcher, comme un hommage que je rendrais à mon propre corps, une façon de le remercier de si bien fonctionner. Et un hommage que je rendrais à tous celles et ceux qui ne sont pas ou plus en capacité de le faire.
J’aime cette sensation de mise en “marche” : quand je commence à marcher, j’ai l’impression que mon petit corps se transforme en une machine parfaite aux réglages sans faille.
Tout est parfaitement synchronisé, de mon talon qui se pose au sol, au rythme de mon coeur qui s’accélère jusqu’au souffle qui s’échappe de ma bouche.
Vous me direz que c’est le cas de la plupart des activités physiques.
Certes, mais dans le cas de la marche cela s’opère sans aucune souffrance et, quand on trouve et que l’on respecte son propre rythme, sans effort particulier. C’est en ce sens qu’elle procure à la fois une sensation de liberté et de maîtrise absolue. Quand je trouve mon rythme de marche, j’ai l’impression que plus rien ne pourra m’arrêter.
Souvent dénigrée en tant qu’activité sportive, jugée trop “facile”, pas assez “cardio”, la marche ne procure pas non plus de sensations fortes telles que les sports de glisses ou de vitesse, bref, elle est considérée en somme comme un sport “de vieux”.
Soit. Alors je dois être vieille depuis que je suis très jeune car j’adore ça depuis longtemps !
L’éventail de sensation qu’il me procure je ne l’ai encore retrouvé dans la pratique d’aucun autre sport.

A l’écoute…

Le mouvement s’exécutant de façon parfaitement naturelle et ne nécessitant pas d’effort intense, l’esprit reste complètement disponible et ouvert à son environnement extérieur et intérieur.
J’aime ce moment ou je me mets complètement à l’écoute de tout ce que je ressens, de tout ce qui se passe dans et autour de mon corps.
La nature du sol qui s’imprime sous la plante de mes pieds.
La douce sensation d’un rayon de soleil réconfortant sur mon visage ou la fraîcheur vivifiante d’un petit souffle d’air dans ma nuque.
Le bruissement d’un feuillage, le craquements des feuilles mortes ou le crépitement des graviers sous mes pas.
La contraction des muscles de mes jambes et le déroulement de chacune des articulations sollicitées qui donne l’impulsion au mouvement.La douce et progressive accélération des battements de mon coeur jusqu’à atteindre le bon rythme, celui qui demande “le juste” effort.Celui qui me donne une sensation de vigueur et me procure le sentiment d’une grande liberté.

Le mode pilote automatique

Lorsque je marche pour me rendre au travail, un trajet quotidien d’une demi heure le matin et le soir, les sensations sont toutes autres.
Moins agréables d’un premier abord, parce qu’il y a ce léger sentiment d’urgence, la relative pression routinière du commencement de toute nouvelle journée de travail.
C’est toujours le coeur un peu serré que je referme la porte derrière moi pour me mettre en route. Surtout le lundi… et quand il pleut !!!
Au bout de quelques mètres, mes fonctions motrices se mettent en mode pilote automatique et je n’ai même plus à penser à mettre un pied devant l’autre.
Très vite, j’ai l’esprit entièrement occupé à autre chose selon les “urgences” du moment, je me projette dans ma journée de travail, dans la répète du soir ou le prochain concert, je suis concentrée par l’écoute d’une chronique à la radio ou par celle d’une nouvelle chanson que je dois apprendre…
Ce trajet à pied peut être à la fois un SAS de décompression avant et après ma journée de travail, et un moment productif, mais en tous cas ce n’est jamais du temps perdu.
La seule difficulté étant je l’avoue de rester concentrer un minimum pour ne pas me faire écraser, marcher dans la crotte ou me prendre un poteau (les deux derniers s’étant déjà fréquemment produits, je reste vigilante sur le premier).
Bref, cette demi heure passe en un éclair.
Parfois lorsque je franchis la porte des bureaux et que je salue mes collègues j’ai l’impression de me réveiller d’une quelconque perte de conscience.
Je sors de ma bulle, retour au réel, mais là ça y est, je suis prête.

En solitaire

Vous l’aurez compris j’aime avant tout pratiquer cette activité en solitaire car elle me permet de me reconnecter à moi même, c’est mon mode méditation à moi. Elle me permet de poser les choses, de faire le point. Elle peut m’aider à prendre des décisions. Elle peut m’aider à évacuer des sentiments négatifs.

Et vous ?

Vous aimez marcher ? Quelle activité vous permet de vous ressourcer, de vous recentrer ?

2 réflexions sur “Je Marche donc Je Suis

  1. Oui j adore marcher.
    Au-delà du bien physique et mental que cela procure, je suis souvent en mode  » observation  » avec mon appareil photo ( rarement lorsque mon but est de marcher ) ou mon smartphone ( nouveau concurrent léger à mon Canon ).
    Donc marcher est aussi pour moi  » observer » et  » découvrir » inlassablement !
    Un vrai bonheur

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