Etre soi-même, se faire confiance

« En étant complètement moi-même, je suis l’une des graines d’un monde où les gens osent être entiers, ne ressentent plus la pression de se conformer et se sentent acceptés dans leur singularité »
Dora Moutot

Se libérer du regard et du jugement des autres

Y a t il une chose plus difficile à acquérir que la confiance en soi ?
C’est un vaste sujet à propos duquel je vous livre ici une courte réflexion tirée de ma propre expérience.
Même si notre niveau « d’assurance » dépend en grande partie de notre éducation, des encouragements reçus durant notre enfance de la part de nos parents et de nos proches, d’autres facteurs plus subtiles et plus difficiles à identifier ou même impossible à expliquer sont parfois la cause d’un déficit important.
Pour celles et ceux qui souffrent de ce manque de confiance en soi, la réussite dans sa quête nécessite plusieurs préalables, notamment celui de développer assez d’amour propre pour pouvoir se libérer de l’importance permanente et démesurée que nous accordons à l’image que nous renvoyons aux autres.

Longtemps, très longtemps, trop longtemps, le regard et le jugement des autres ont lourdement pesés sur ma vie et sur ma manière d’être « au monde » et d’exister.
J’accordais plus d’importance et je consacrais plus d’énergie à travailler sur l’image que je pouvais donner de moi, qu’à vivre réellement et pleinement ma vie en tant qu’individu.

Etre honnête envers soi-même

J’ai passé des années à renier la vraie personne que j’étais pour coller aux attentes des autres et vouloir absolument être aimée, susciter l’admiration, la reconnaissance…

Allant même jusqu’à « jouer un rôle », que j’adaptais selon mon interlocuteur ou mon auditoire, afin de renvoyer une image qui plairait.
Et puis j’ai compris que c’était non seulement peine perdue et parfaitement inutile, mais surtout complètement contre productif, car au final je m’éloignais toujours plus de ceux qui m’aimaient vraiment pour « moi », de tout ce et de tous ceux qui comptaient réellement, et de finalement tout ce qui avait vraiment du sens dans une vie.

En voulant plaire au monde entier je m’éloignais toujours plus de la personne que j’étais vraiment et que de ce fait, je m’aimais de moins en moins et me détruisais de plus en plus psychologiquement. Alors j’ai pris conscience qu’il fallait que ça change si je ne voulais pas passer complètement à côté de ma vie.

J’ai amorcé ce changement en déclarant la guerre à mon TCA, et depuis je me rends compte à quel point la vie peut être intense quand on la vit pleinement et non « sous contrôle » et avec la pression permanente et oppressante du soucis de l’image qu’on renvoie.
A tel point que j’ai l’impression de (re)-vivre certaines choses pour la première fois.

Et vous savez pourquoi ? Tout simplement parce que j’ai arrêté de me mentir à moi même.

Aujourd’hui j’ai repris la pleine possession de ma propre vie. Au lieu de la vivre pour ou à travers le regard des autres, je la vis à nouveau pour moi même. J’ai fait le focus sur ce qui compte vraiment et je suis pleinement à ce que je fais, sans penser à l’image que je renvoie.

Peu importe si ce que je fais renvoie une image qui ne correspond pas à celle que l’on « attend de moi », du moment ou cela correspond à mes réelles envies à mes réels besoins et surtout à la personne que je suis vraiment.

Selon moi c’est exactement là que commence la confiance en soi.

Une question d’Equilibre…

Bien sur, il convient de garder à l’esprit que dans notre société l’image à son importance, il ne s’agit pas de faire n’importe quoi et de suivre ses pulsions de manière insensée, il s’agit simplement de ne plus faire de l’image qu’on renvoie une priorité.

Longtemps j’ai eu peur de ce vrai « moi » que j’avais mis en sommeil si longtemps derrière le masque.
J’avais peur de qu’en le libérant de tout le contrôle que je lui avais imposé pendant toutes ces années il ne devienne auto-desctructeur en tombant dans des travers opposés.

C’est pourquoi tout le travail consiste à trouver un équilibre entre l’importance que l’on accorde à l’image que l’on renvoie et la nécessité de respecter la personne que l’on est vraiment.
Celui ci ne peut se faire que progressivement et il commence toujours par une prise de conscience qui devient de plus en plus présente puis se mue en besoin vital de changement.

Bien sûr j’aimerais toujours plaire et séduire, cela fait partie de ma personnalité, mais là encore, ma priorité est de rester à l’écoute de mes réels besoins et envie, en phase avec celle que je suis vraiment. Ce n’est plus une priorité et surtout, si j’aime me sentir belle, m’apprêter et prendre soin de moi, je le fais aujourd’hui avant tout pour moi et non plus pour les autres. Ce qui n’était pas le cas avant.

Cette recherche incessante de perfection, cette perfection « apparente » dans l’image cache souvent en réalité un véritable déficit de confiance en soi. Le fait de maîtriser parfaitement l’image qu’on renvoie existe pour compenser en réalité ce manque profond d’assurance.

C’est inimaginable la pression que cela peut représenter, l’énergie infinie que l’on y consacre et l’immense fatigue que cela peut engendrer de vouloir toujours garder une image parfaite, impeccable du bout de l’orteil jusqu’au sommet du crâne. Irréprochable.

C’est un masque, un costume, une armure, que l’on porte par peur de se montrer réellement telle qu’on est, de se dévoiler.

Car se dévoiler, c’est prendre le risque de déplaire, de ne pas être aimer.

Etre soi même, tomber le masque, non seulement oser mais revendiquer « d’exister dans sa singularité » au risque de ne pas plaire à tout le monde, c’est se libérer.

Et vivre. Enfin.

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